“Kunstbetrachtung : Gespräch mit einem französischen Maler. Der Inhalt ist authentisch aus dem Jahr 1924”

“Der Franzose” ist Fernand Léger, “der Deutsche”, Willi Baumeister, berühmte Maler, Kollegen und Freunden.
Der Manuskript dieser Diskussion habe ich im Archiven Baumeister Stuttgart gefunden.

Der Franzose : Wie haben Sie angefangen?
Der Deutsche : ich hatte guten Erfolg mit impressionistischen Bildern. Dann kam ein Bild, das meine Freunde “Höllenbild” nannten. Figuren hob ich durch gemalte Vertiefungen heraus. Das Bild war nicht schön. Das war mein Anfang.
Der Franzose : Bilder brauchen nicht in erster Linie schön sein. Was ist das? das wandelt sich. Man muss einen starken Ausdruck erzielen. Man muss dem Publikum auf den Kopf trommeln, dass es aufwacht. Es ist nicht leicht, es dahin zu bringen, dass es überhaupt seinen Gefühlsapparat in Bewegung setzt.
Der Deutsche : In der Kunst hält es geläufige Eindrücke für schön. Das Unbekannte frisst der Bauer nicht.
Der Franzose : Sagen Sie das nicht vom Bauer, vom einfachen Menschen. Er ist mir lieber als die Gebildeten, in dem Sinn, dass er eine gesunde Naivität leichter aufbringt als die andern, die alles gleich “wissen”. […] Es fällt mir ein Satz von Adolf Loos ein: ” Der Mensch wird – übrigens zu allen Zeiten – modern geboren. Dann werden im seine gesunden, selbstverständlich auf das Moderne gerichteten Sinne genommen, das nennt man Erziehung.”
Der Deutsche : Zum Lehren braucht man auch die Beispiele der Tradition.
Der Franzose : Aber das beste und zum Lehren als Beispiel allein Würdige war in seiner Zeit immer aktiv, radikal, modern. Man glaubt, dass jedes Bild, das alt und braun ist, verehrungswürdig sei. Merde! Es existiert nur, es hat nur Wert, wenn es einmal neue Erkenntnisse brachte und durch Radikalität den Karren der Welt vorwärtsstiess.
Der Deutsche : Man müsste die direkte und unmittelbare, natürliche Betrachtung propagieren an modernen Bildern. Dem Publikum würden im wahrsten Sinn des Wortes die Augen aufgehen. Es würde durch die Augen empfinden lernen.”

Ich bedanke mich herzlich bei Frau Hadwig Goetz-Sturm und Frau Felicitas Baumeister für ihre Zeit und Herzlichkeit bei meinen Besuche im Baumeister Archiven im Kunstmuseum Stuttgart.

“Considérations sur l’art: conversation avec un peintre français. Le contenu est authentique et date de l’année 1924”

“L’Allemand” est Willi Baumeister, “le Français”, Fernand Léger, peintres reconnus, collègues et amis.
J’ai trouvé le manuscrit complet de la conversation aux Archives Baumeister à Stuttgart.

Le Français : Comment avez-vous commencé?
L’Allemand : J’avais du succès avec mes oeuvres impressionnistes. Puis j’ai fait un tableau que mes amis ont qualifié de “peinture des cavernes”. Il représentait des figures soulignées par des renfoncements colorés. Ce tableau n’était pas beau. C’est comme ça que j’ai commencé.
Le Français : Les tableaux n’ont pas besoin d’être beaux avant tout. Qu’est-ce que le beau? ça change. Ce qu’il faut atteindre, c’est une expression forte. On doit tambouriner sur la tête du public afin qu’il se réveille. Ce n’est pas facile d’obtenir qu’il mette en branle son système sensitif.
L’Allemand : Dans l’art, il considère comme beau des expressions familières. “Le paysan ne mange pas ce qu’il ne connaît pas”.
Le Français : Ne dites pas ça du paysan, de l’homme simple. Je préfère à l’homme cultivé, dans le sens où il manifeste une naïveté saine plus facilement que les autre qui “savent” tout, tout de suite […] Il me vient à l’esprit une phrase d’Adoph Loos : “l’homme naît moderne – il en fut toujours ainsi. Puis ses idées saines, spontanément tournées vers la modernité, lui sont enlevées, c’est ce qu’on appelle l’éducation”.
L’Allemand : Pour nous enseigner, on a aussi besoin des exemples fournis par la tradition.
Le Français : Mais le meilleur, le seul digne d’être enseigné comme exemple a toujours été vivant, radical, moderne en son temps. On croit que tout vieux tableau jauni est digne de vénération. Merde! Il existe seulement, il a seulement de la valeur s’il a apporté un jour une innovation et fait avancer le monde par son côté radical.
L’Allemand : On devrait se servir des tableaux modernes pour promouvoir l’observation directe, immédiate, naturelle. Les yeux du public s’ouvriraient, au sens propre du terme. Il apprendrait à ressentir avec les yeux.”

Merci à Hadwig Goetz-Sturm et Felicitas Baumeister pour leur temps et leur gentillesse lors de mes visites aux Archives Baumeister au Kunstmuseum – Stuttgart.